Banc d'essai - ifi Audio USB, alimentation audiophile iUSB Power

Ifi iUSB Power - Alimentation régulée USB



Prix public : 199€



La restitution en musique dématérialisée dépend de nombre de paramètres liés au logiciel mais également à l’environnement matériel. Avec la démocratisation du convertisseur USB, il semblait normal de voir fleurir nombre d’accessoires. Ifi-Audio s'attaque ici avec grand succès à la régulation d'alimentation USB.


Ifi-Audio est une marque britannique. Faut-il ajouter un mot pour convaincre le lecteur qu’il s’agit donc de prêter l'oreille avec attention, surtout lorsque l’on sait le soin tout particulier audiophile que portent nos amis d’outre-manche à l’écoute hifi. Parée d’une gamme de produits allant des accessoires aux convertisseurs en passant par les câbles, nous avons porté tout particulièrement notre attention sur un accessoire qui nous a semblé essentiel : l’alimentation pour la section de conversion USB.

Une construction rigoureuse

Le boîtier rectangulaire est léger et s’accordera naturellement à un environnement où se mêle ordinateur portable et haute-fidélité. Bâti sur un châssis d’aluminium, il assure une bonne imperméabilité aux interférences pour lesquelles il est censé lui-même lutter. La forme du boîtier est quelque peu étrange ne facilitant son insertion, mais qu’importe au final, car c’est ici le résultat qui nous occupe.


En façade on retrouve deux prises USB, l’une alimentée, la seconde alimentée et dédiée à la transmission de données. Sur l’autre face, l’arrivée d’alimentation côtoie l’entrée USB A et un petit commutateur dont nous expliquerons l’utilité dans la suite de l’article.

Audio numérique et alimentation

Nous avons à plusieurs reprises expliqué quel était l’intérêt d’une alimentation régulée sur les composants électroniques liés à la haute-fidélité. A titre de rappel, dans une chaine de restitution audio numérique, la transmission USB est pleinement concernée. La transmission des données est influencée d’une part par la qualité de l’alimentation qui circule en parallèle sur une des paires. Elle est également fortement dépendante de la qualité d’alimentation des composants de conversion et d’horloge d’autre part. Si le traitement du convertisseur et de l’horloge relèvent principalement de la section intégrée au boîtier, le chipset USB est lui en contact avec le monde extérieur. L’alimentation est souvent commune par soucis de simplification. Elle utilise donc l’alimentation issue du PC passant par le câble USB. Cette dernière est fortement bruitée par différents composants internes de la machiner le courant entrant et par l’alimentation elle-même.



Le bruit d’alimentation a plusieurs conséquences audibles. Il apporte en premier lieu une perception des silences moins réaliste, il masque certains détails apportant l’aspect du naturel. Il est enfin fort souvent responsable du voile sonore que l’on peut imputer à une écoute. On constate souvent que sur batterie le rendu sonore est légèrement meilleur du fait que l’on retire la composante externe. Cela dit, comme le montre le graphique ci-dessus, il reste une bonne marge de manœuvre. C’est sur ce point que travaille cet accessoire.
Une alimentation régulée simple ne saura naturellement pas réduire le bruit d’alimentation sans filtrage robuste. Réguler grossièrement et filtrer finement sont deux opérations complémentaires. Ifi-Audio entend se positionner sur ce créneau.

Techniquement parlant, le système de filtrage d’ifi-Audio est relativement simple. Basé sur plusieurs étages de composants intégrés choisis, il est baptisé IsoPower pour l’occasion. Le filtre est multi-niveaux renforcé par un « super » régulateur performant. A titre d’information, il est également possible de complètement séparer le trajet des données et de l’alimentation en utilisant un câble USB spécifique que nous aurons l’occasion d’essayer ultérieurement. En complément, s’il existe des boucles de masse, un petit commutateur permet de la couper au niveau du boîtier. Cette fonction baptisée « IsoEarth », met en fonction une isolation galvanique. L’effet d’une boucle de masse peut d’expérience être audible ou non. Il conviendra donc, selon le système de l’auditeur, de simplement tester la position du commutateur pour trouver celle qui donnera le résultat le plus probant.

Branchement

Le branchement reste extrêmement simple. L’appareil vient en coupure du câble USB entre le convertisseur et l’ordinateur. Les LEDs vertes témoin sur le haut de l’appareil permettent de savoir lorsque l’alimentation et les données sont captées correctement ou non.
Pour nos tests nous avons utilisé l’alimentation à découpage fournie avec l’appareil et un câble Wireworld Platinum pour relier l’ensemble au convertisseur. Le câble d’origine permettant de relier l’accessoire à l’ordinateur a également été remplacé avantageusement par un câble du même modèle fortement isolé en termes de transmission des données / alimentation. Notons toutefois que pour nos tests, avec les convertisseurs de moyen de gamme, aucune différence audible selon les modèles de câbles utilisés n’était flagrante.
Afin de bien isoler le fonctionnement propre de l’appareil, le convertisseur a été alimenté sur batterie en complément.

Compatibilité avec les fréquences d’échantillonnage

La transmission des données pourrait être perturbée par la mise en coupure d’un dispositif complémentaire puisque les données y circulent. Même si aucun traitement n’est effectué sur ces dernières, le délai de transmission introduit pourrait perturber la haute définition. Nous avons construit le tableau récapitulatif suivant à cet effet présentant les multiples de fréquences testées en KHz:

44,1
48
88.2
96
176.4
192
352.8
384
2822
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Les écoutes

Les écoutes ont été réalisées en utilisant deux types d’ordinateurs portables. Un modèle à base d’intel core 2 duo et un à base d’i5. Les écoutes sont réalisées tour à tour à l’aide de branchement secteur puis sur batterie pure sans noter de différence fondamentale sur la reproduction.
Les logiciels d’écoute retenus sont JRiver Media Center 18 et JPlay 5.1 en mode Xtream.

Lorsque le filtre USB d’ifi-Audio n’est pas branché nous n’avons pas pour habitude de noter de différence importante entre ces deux logiciels. Certes, JPlay offre une reproduction supérieure en tous points, mais d’une faible longueur. Une fois branché, même à froid, nous notons d’emblée une différence de reproduction fondamentale entre JRiver et Jplay. L’ambiance sonore offerte par ces logiciels semble s’accentuer. JRiver devient plus intimiste lissant quelque peu les montées. JPlay plus précis et redoutablement spatial.

La scène sonore gagne en définition mais sans caractère analytique. La précision du placement des instruments et masses orchestrales gagne en lisibilité notamment sur les passages complexes. De même les périodes de silence s’entreprennent avec un naturel qu’on connaît en principe que sur les appareils d’exception de très haut de gamme. L’impression de voile sonore est ici totalement levée, l’effet est tout bonnement étonnant ! La foison de détails que le convertisseur est à même de reproduire est semble-t-il parfaitement transmise. Nous observons de ce fait également un gain en naturel des timbres et de la dynamique suggestive. Les accélérations sont franches, l’extrémité basse du spectre s’impose avec une assise rigoureuse sans bavure avec notre convertisseur préparé pour la circonstance.
L’urgence de cette restitution transparait avec un brio peu commun où l’absence de sensation de dureté numérique résultant d’une mauvaise alimentation a totalement disparue.

Sur notre plage de test isu d’un pressage irréprochable de What a wonderful world à 16/44,1 avec Katie Melua et Jay Cassidy, nous retrouvons le moelleux du naturel de la première allié au timbre cristallin de la seconde. Le placement dans l’espace qu’offre le convertisseur reste d’une stabilité remarquable à la lecture sous JPlay ; nous sommes sous le charme !

Sur Jimmy Cobb, Jazz in the key of Blue, Emily, à 24/96, la trompette balaye sans agressivité une palette de couleurs étendue. Les cymbales accompagnent avec brio l’intervention de la guitare avec un naturel déconcertant. Nous en profitons pour commuter la fonction isoearth. Sur notre système de test nous n’avons pas noté de changement audible avec ou sans. Sur le milieu de plage, l’énergie du cuivre est palpable sans se mêler aux mouvements du batteur de manière brouillonne. Nous y voyons un extrêmement bon taux de séparation des petits signaux. L’oreille a grand mal à saisir un quelconque défaut, notamment sur la contrebasse où les cordes pincées résonnent avec grand naturel. 
Nous enchainons enfin sur Art Blackey, A Night in Tunisia, So tired à 24/192. La signature sonore du maître est palpable, le piano jazz dégage une énergie en début de plage donnant bien le change aux cuivres prenant le relai presque immédiatement. Le placement des musiciens dans l’espace reflète les petites scènes de jazz intimiste tout en respectant une belle image stéréo riche en profondeur.

Après quelques écoutes de classique, nous terminons par Claudio Abado sur la Symphonie no 9 de Ludwig von Beethoven en 24/96. Si le convertisseur rend volontiers justice à cette œuvre majeure par lui-même, le petit boîtier ifi-Audio y ajoute une petite note personnelle. L’énorme énergie de la masse orchestrale s’étend en profondeur au grès des rangs. Les contre-chants restent d’une lisibilité redoutable, notamment les petites flutes dans l’espace plutôt  confuses en règle générale semblent apparaître comme par magie si précisément. Nous nous demandons comment une petite modification d’alimentation peut transfigurer à tel point un convertisseur ? 

Synthèse

Voilà donc un accessoire qui se rend quelque peu indispensable une fois que l’on a pu l’apprécier en situation. Branchez-le, oubliez-le, la musique s’offrira avec un gain appréciable de naturel et d’ouverture.

Enfin, nous vous recommandons l’utilisation d’un câble USB présentant un fort pouvoir d’isolation pour son couplage.

importation : Audio Plus Services, contact@ifi-audio.fr

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